La Dépression Post-Partum

C’est normal d’être fatiguée. Tu viens d’accoucher… qu’ils disaient.

Je ne sais pas pourquoi on a si peur de se l’avouer… Comme si c’était interdit d’avoir une faiblesse. Comme si on devait performer sur tous les plans et à tous les niveaux. Comme si le répit on n’en avait pas de besoin. Comme si c’était une honte. Comme si ça faisait de nous une mauvaise mère…

Je vais te le dire franchement, c’était mon premier bébé, alors moi aussi je pensais que c’était normal d’être fatiguée- au début-, et les gens autour de moi disaient tellement que c’était normal, que j’ai fini par me trouver anormal de ne pas trouver ça normal!


Je venais d’accoucher de ma première fille et c’était le plus beau jour de ma vie. Bien sûr, j’ai eu le premier choc : Le retour à la maison. La première chose que je me suis demandée en arrivant c’est : Et pis.. je fais quoi maintenant? Bébé dormait, bébé dormait très bien même, mais sur moi, pas ailleurs. Je suis souvent allé faire pipi avec bébé dans les bras, les premières semaines… Dès que je la déposais elle se mettait à pleurer, pis moi et bien, je ne voulais pas qu’elle pleure t’sais. Quelle mère indigne j’aurais été de laisser ma fille pleurer alors que je devais juste aller à la salle de bain? Bref, je me suis vite rendu compte qu’une écharpe était la meilleure amie d’une maman durant les premiers mois de vie de bébé.

Néanmoins, je ne laissais pas ma fille pleurer pour autant, et quand ça arrivait je ne me sentais vraiment pas à la hauteur. Ma fille et moi, on était comme fusionnelles. C’était mon trésor, le plus beau cadeau que la vie m’ait donné, fallait en prendre soin. Alors, je répondais à tous ses besoins. Tous! Sans failles. Et les miens dans tout ça? … Bah?

Puis, les mois ont passés. J’avais tout ce dont j’avais toujours rêvé, une maison, un bébé, un chum et papa pour mon enfant qui était extraordinaire, alors pourquoi?  Pourquoi je me sentais si découragée, fatiguée, désespérée, pas motivée? Pourquoi j’avais ces sautes d’humeurs dégueulasses et pourquoi je pleurais sans cesse? Pourquoi je me sentais si seule et si complète à la fois? Est-ce que c’était ça être maman?

Mais c’était normal, je venais d’accoucher, qu’ils disaient…

Puis un jour, je me suis mise à penser que ces émotions que je vivais étaient peut-être signe de quelque chose de plus grave qu’une simple fatigue. Mais alors, pourquoi je souriais, pourquoi quand je sortais ça me faisait du bien, pourquoi est-ce que j’avais des fous rires et que je regardais ma fille comme toutes les mamans le font, avec amour, tendresse et bonheur?

Bah alors ça devait être normal d’être fatiguée, car je venais juste d’accoucher…

Et ces sentiments sont restés durant tous ces mois..

Novembre

Décembre

Janvier

Février…

Et tout à coup, ils sont disparus.

Je suis tombée enceinte d’un deuxième bébé, j’étais folle de joie. Par contre, quelques semaines plus tard j’ai dû arrêter d’allaiter puisque je ne faisais plus assez de lait pour ma fille de 7 mois. J’ai dû faire un deuil de l’allaitement précoce, beaucoup plus précoce que je ne l’aurais imaginé. C’était quand même acceptable, puisque mon corps se concentrait sur ce petit être qui était en train de grandir en moi. Ça me faisait sentir mieux de savoir que l’arrêt était justifié. Puis, deux mois plus tard, j’ai fait une fausse couche.

 

 

Juin…

 

 

Juillet…

 

 

Août…

 

 

Septembre …

Finalement, ça a passé avec ma troisième grossesse qui s’est bien déroulé. Durant tout ce temps, j’avais des doutes que j’avais fait une dpp, mais ça n’a jamais été diagnostiqué. J’ai gardé des ‘séquelles’ de cette dépression, mon anxiété à quadrupler avec ma fausse couche. Bref, je n’aurais pas dû rester avec ça aussi longtemps. J’ai finalement pu confirmer que c’était bel et bien une dépression post-partum alors que j’avais une formation avec mon groupe de marraine d’allaitement sur les baby blues, la dpp et la psychose post-partum. Disons que j’aurais aimé le savoir avant, même si je m’en doutais.

C’est normal que tu sois fatiguée après un accouchement, soit. C’est normal que tu sois un peu sur les nerfs au départ et de ne pas te sentir pleinement en confiance. C’est aussi normal que tu vives le baby blues dans les deux semaines suivant l’accouchement.

Mais après ces deux semaines, ce n’est PAS normal que tu te sentes si fatiguée, pas à la hauteur, pas motivée par rien, que tu t’isoles, que tu te sentes seule, que tu ais moins d’appétit ou trop, que tu te concentre que sur le bébé et jamais sur toi, que tu ais des sautes d’humeur, que tu fasses de l’insomnie, que tu ne te sentes pas heureuse…

Entre 10 et 20% des femmes qui ont des enfants vont vivre une dépression post-partum. Ça ne fait pas de toi quelqu’un de faible. Ce n’est pas contrôlable. On peut créer un environnement favorable pour ne pas en faire, mais ce ne sera jamais infaillible à 100%.

Si ça t’arrive, saches que tu n’es ni extra-terrestre, ni une mauvaise mère, tu n’es pas la première et tu ne seras pas la dernière non plus.

C’est assez simple : Appelle un professionnel, ça presse! Demande de l’aide autour de toi (et n’ai pas peur d’en demander) entoure de toi de gens qui comprennent la maladie, concentre toi également sur tes besoins, ais confiance et lance toi dans l’inconnu.

Tout dépendant de la gravité de la dépression, il est possible de faire une thérapie avec un psychologue, sans utiliser de médicaments (je parle surtout pour les femmes qui s’en inquiéteraient à cause de l’allaitement – oui c’est possible, j’ai moi-même fait une thérapie pour mon anxiété sans prendre de médoc durant mon allaitement et je ne crois pas en prendre un jour dans ma vie, alors oui ça se fait) Sinon, oui il y a des médicaments qui sont compatibles avec l’allaitement alors pas de panique.

Néanmoins, c’est important de se soigner, dans certains cas la dépression peut nuire à l’attachement avec bébé et il peut y avoir des conséquences sur le développement de celui-ci. Ce n’est pas à négliger. Perso je m’en suis sortie sans médications, sans thérapie, mais j’ai dû consulter pour anxiété qui quoique j’en ai fait toute ma vie était relié à ma dpp et fausse couche. Alors il est clair que j’aurais préféré le savoir tout de suite pour ne pas souffrir aussi longtemps que j’ai souffert. C’est important de savoir reconnaître la maladie et d’avoir du soutien.

Il existe différents groupes d’entraide pour la maman (soutien psychologique) mais aussi pour le soutien à la maison après un accouchement, dans le genre relevailles, etc.

Habituellement, le CSSS de ton quartier propose de l’aide pour ça. Je crois que ça dépends des endroits et du salaire annuel familial, mais y’a des places où c’est gratuit et d’autres où on paie un petit quelque chose. Je pense aussi aux Maisons de la famille des différentes villes, qui elles aussi peuvent donner de l’aide. Bref, suffit de quelques petites recherches sur Internet pour trouver les services qui sont offerts près de chez vous.

Donc sur ce, j’espère que cet article sera pertinent. Et je te souhaite que tout rentre dans l’ordre très rapidement. Courage, tu vas guérir.

Love xxx Mom 😉

PS-  Si tu aimerais lire un résumé sur ce qu’est la dépression post-partum et le baby-blues cliques ici.

Pour écouter ma vidéo sur le sujet:

Femme de militaire et maman de 5 enfants. Elle partage passionnément avec vous depuis 2012 via sa chaîne Youtube, Instagram, Facebook, Tik-tok et ce blogue sa vie de famille, ses astuces, ses recettes, des idées décos, etc. Retrouvez-la également sur Etsy (et bientôt sur sa boutique ici)

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