Récit de naissance – Étienne

Jeudi 11 septembre 2014.

Je savais qu’aujourd’hui était le jour de notre rencontre. La sage femme et moi on se l’était confirmé la veille. Durant mon rendez-vous, je m’étais effondré en larmes, je lui avais expliqué que j’étais inquiète pour toi et que tu bougeais moins qu’à l’ordinaire, que je n’en pouvais plus de t’attendre et que malgré tous mes efforts tu ne donnais pas trop signe que c’était pour bientôt. Maman était vraiment exténuée tu sais..Peut-être qu’inconsciemment je voulais te garder plus longtemps car tu serais le dernier bébé à séjourner dans mon ventre…  On avait alors mit ton petit cœur sous monitoring pour me rassurer.

Au final, j’étais partie en ambulance pour une échographie d’urgence car ton cœur battait bizarrement en dessous de la normale et on tenait à s’assurer que tout était encore ok pour toi là-dedans. Le  médecin nous avait confirmé que tout était sous contrôle et que ça arrivait des cœurs comme le tiens (déjà un petit athlète mon amour) qui ont un rythme de base plus bas que la normale.

Bref, on s’était dit, Karine- la sage femme, papa et moi qu’on ferait un déclenchement le lendemain, à la maison.

Je m’étais remise en question ce soir là. Je n’étais plus trop certaine que c’était une bonne idée d’accoucher à la maison. J’avais peur que tu n’ailles pas bien et qu’il y ait urgence. Si ça avait été le cas, il aurait fallu environ 45 minutes avant d’arriver à l’hôpital. La nuit avait passée rapidement et étrangement j’avais bien dormi malgré toutes mes angoisses.

Que ne fut pas ma joie d’entendre Karine me dire au téléphone ce matin là, qu’elle se sentirait plus à l’aise que tu naisse à la maison de naissance. On dirait que j’avais besoin que quelqu’un me donne le ok!  J’aurais tellement souhaité vivre cette expérience ici, mais je savais que je n’aurais pas la conscience tranquille, que j’aurais eu de l’inquiétude et surtout beaucoup moins confiance en moi.

Papa et moi sommes arrivés vers 11h30 à la maison de naissance. Karine nous a accueillit et a prit le temps de bien nous expliquer de quelle façon on allait t’inciter à sortir. Elle m’a demandée si j’étais prête, si j’avais des questions, des inquiétudes,etc. Et ensuite, nous avons commencé….

Vers 13h30 le travail actif à commencé, c’est-à-dire, qu’il y avait une régularité dans les contractions. Elles étaient plus égales en terme d’intensité et de durée. Elles se sont mises à être plus imposantes (plus longues, plus fortes – pour ne pas dire douloureuses)

Et plus elles étaient imposantes, plus je te sentais descendre dans mon bassin, et plus je me sentais envahi par mon tourbillon, mon vortex…notre vortex, mon amour.

On m’a fait coulé un bain et j’y suis entrée. Je me souviens encore du soulagement que ça m’a procuré entre les longues contractions IMPOSANTES. Ça m’a fait tellement de bien. Karine vérifiait tes signes vitaux doucement durant ce temps. On aurait dit un ange qui veillait sur nous.

Papa m’épongeait le front, me tenait la main tendrement, il a été parfait comme toujours.

Puis, tranquillement ou plutôt rapidement, tu t’es mis à descendre si vite… mes mains sont devenues engourdies. Je savais que ça avait fait la même chose lors de la naissance de ton frère Olivier et j’ai paniqué légèrement (en fait, beaucoup! Ça a sans doute pris toute la place durant un moment) Je criais que tu devais sortir, qu’il fallait que je pousse, mais j’angoissais à cause de mes mains.

La deuxième sage femme, Julie (Merci énormément Julie!!) est venue me souffler quelques mots à l’oreille. Je ne me souviens pas exactement, mais c’était quelque chose comme: Puise la force en toi, tu es une femme forte, une femme qui va faire naître son bébé,rappelle toi, t’es capable! Ce fut l’encouragement dont javais besoin. J’ai dis que tu ne voulais pas descendre et Karine m’a demandé si elle pouvait vérifier mon col (avec joie, j’aurais demandé avant si j’y avais pensé) Effectivement, il restait une bande de col, la contraction suivante il n’y en avait plus. Papa s’est alors mit en place pour t’attraper. Et je t’ai poussé. Après ta tête, j’étais plus trop certaine si c’était fini (hein, il était temps que vous arriviez mes belles endorphines), puis j’ai sentit passer tes épaules. Et soulagement! Tu étais là. À 14h53! Tu étais là! Enfin! J’ai regardé entre tes jambes (bin oui, c’est comme cela qu’on fait!) et je t’ai découvert, un petit garcon. *Coup de foudre #4*

J’ai demandé de l’aide, car tu ne respirais pas bien.. Julie t’a aidé, une, deux fois, avec le bag. Et voilà, tu étais là, attaché à moi encore par le placenta. Instinctivement, je t’ai fait boire,  et nous sommes restés ainsi une trentaine de minutes sinon plus dans le bain à nous regarder, papa, toi et moi.

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Nous avons fait de toi un bébé lotus, tu es resté attaché au placenta durant une heure et demi, tu as pu prendre tout ce qui t’appartenais dans le cordon, puis quand j’ai commencé à être gênée par celui-ci, j’ai demandé à le couper. Je l’ai fait, comme j’avais fait pour ton frère, il était tout blanc, tout vide.

Entre temps j’ai reçu une énorme assiette de fruits, c’était délicieux. C’est le genre d’attention qui fait toute la différence après avoir dépensé autant d’énergie et avoir vécu autant d’émotions. Puis, plus tard nous avons soupé. J’ai eu de la difficulté à choisir, tout avait l’air si bon. Nous sommes restés dans cette chambre jusqu’au soir et nous avons quittés la maison de naissance avant la nuit. Tu as donc vraiment fait ta première nuit ici avec ton frère et tes soeurs. C’est ainsi que s’est déroulé cette belle journée.

Pour voir les images que ma photographe a su capter cliquer ici.

Pour écouter mon vlog de la journée de mon accouchement cliquer ici.

Pour connaître mes émotions face à l’accouchement cliquer ici.

Je voudrais prendre le temps de remercier les deux sages femmes qui étaient présentes lors de la naissance d’Étienne, Karine et Julie. Votre passage dans nos vies est inoubliable. Karine tu n’as pas été ma sage femme ‘principale’, mais j’ai sentis le courant passer immédiatement avec toi et tu dégages une énergie puissante qui m’a fait vibrer avec bébé. Merci d’avoir été à l’écoute de nos besoins. Merci aussi à ma sage femme Véronique, qui a été des plus patiente avec moi, malgré deux suivis, tu n’as pas pu assister à mes accouchements, mais tu demeures tout de meme dans mes magnifiques souvenirs de la maison de naissance. Merci aux assistantes natales qui ont pris soin de nous à tour de rôle. Votre travail est grandement apprécié et vous faites en sorte que l’expérience est magique et ça fait un bien fou après avoir accouché. Et un énorme merci à ma photographe, Samantha Pelletier, qui s’est montré discrète, patiente et qui a su capter tous les bons moments. Nous tenons dans nos mains des souvenirs inestimables grace à toi. On ne pourra jamais suffisamment toutes vous remercier. Merci tout plein!!!! Et Merci Étienne, de m’avoir choisi pour maman. Je t’aime xxxx

Pour voir le blogue de Karine cliquer ici

Femme de militaire et maman de 5 enfants. Elle partage passionnément avec vous depuis 2012 via sa chaîne Youtube, Instagram, Facebook, Tik-tok et ce blogue sa vie de famille, ses astuces, ses recettes, des idées décos, etc. Retrouvez-la également sur Etsy (et bientôt sur sa boutique ici)

Un commentaire

  • Marion

    superbe récit Catherine ! encore une fois, à force de lire tes témoignages d’accouchements en maison d’accouchement, cela fait de plus en plus penser que c’est une alternative qui me correspondrait davantage et qui ferait de moi une future maman satisfaite !
    Très heureuse année à toute la petite famille, une excellente santé et du bonheur au quotidien.

    Marion (wantomove ! :p )

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